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La Carte et le Territoire, by Michel Houellebecq
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Détails sur le produit
Poche: 490 pages
Editeur : FLAMMARION (8 juin 2016)
Collection : GF
Langue : Français
ISBN-10: 2081365456
ISBN-13: 978-2081365452
Dimensions du produit:
10,6 x 2,7 x 17,7 cm
Moyenne des commentaires client :
3.0 étoiles sur 5
4 commentaires client
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Bonjour.Vous m'avez envoyer, le même livre deux fois, en commettant les mêmes erreurs.
Une fois refermé La Carte et le Territoire, on comprend mal comment ce roman a pu déclencher à sa sortie, puis à l’occasion de sa consécration par le prix Goncourt, une quelconque polémique. Comme dans beaucoup d’autres domaines, le principe du « C’était mieux avant » s’applique à merveille (normal, puisqu’on parle de livres) à la polémique. La polémique Sartre-Mauriac, entre autres, ça vous a quand même une autre allure.Rappelons que pour réussir une bonne polémique, il faut :- des œuvres qui ont la prétention de dire quelque chose, si possible d’une manière personnelle,- des auteurs qui tiennent des positions relativement claires et durables,- un public relativement cultivé, disposant des références nécessaires,- une presse culturelle, qui à défaut de « plumes », devrait au moins être capable de démêler le vrai du faux.Au-delà de ces ingrédients suffisants, la polémique gagnera à être saupoudrée d’une querelle d’écoles ou de générations qui lui donneront ce goût tourbé bien particulier permettant de traverser les siècles.Prenons dans le désordre : on fera vite litière (comme aimait à le dire mon regretté chat) de la presse culturelle qui, des Inrocks au Monde des livres, fait, avec une opiniâtreté qui force le respect, la preuve de son indigence et de sa soumission (l’objet de ladite soumission changeant régulièrement, il est difficile de préciser à quoi).Le public, le public ! Un rapide coup d’œil sur les meilleures ventes actuelles en donnera la mesure. Pour enfoncer le clou, il n’est pas inutile de signaler que pour les professionnels, un grand lecteur lit désormais environ un livre par mois (les romans de Marc Lévy, d’Amélie Nothomb ou de Guillaume Musso comptent aussi pour des livres).Les auteurs : bien que Houellebecq se pose volontiers, lui aussi, en ennemi public, voire en homme à abattre, on ne sache pas qu’il ait à croiser le fer avec un autre auteur en particulier. Il est vrai que les gendelettres qui, par le passé, n’hésitaient pas à redonner à l’expression son sens premier, font désormais assaut (toujours métaphoriquement) d’urbanité en se félicitant respectivement de leurs dernières productions devant l’œil humide d’un interchangeable folliculaire.Une œuvre, La carte et le Territoire. Signalons tout d’abord la risible prétention du titre et de l’épigraphe, le premier rappelant le « fameux » (comme l’indique la présentation de l’édition GF) aphorisme du philosophe Alfred Korzybski (que ceux qui connaissent lèvent la main. Merci) et la seconde, tirée d’un rondeau de Charles d’Orléans qui aurait fait se pâmer d’aise quelques dizaines de candidates à l’agrégation de lettres, si Houellebecq avait été au programme (auquel cas elles auraient eu l’occasion de le lire).On peut entendre ici et là , de la bouche de commentateurs ou de celle de l’auteur lui-même que l’écrivain doit rendre compte du monde et que la condition d’un bon style, c’est d’avoir quelque chose à dire. Bon.Rendre compte du monde. Soit. Mais le monde du marché de l’art, ça intéresse qui ? On aura vite compris, en observant l’artiste falot qu’est Jed Martin, que Houellebecq s’en désintéresse aussi. Mais il est quand même nécessaire de fixer un peu les choses pour le philistin : le récit est donc lardé d’exposés au pédagogisme pesant sur telle ou telle école ou tel artiste (que le lecteur pressé pourra sauter sans dommages). Entre ces exposés, on apprend que Jed Martin est doté d’un père et d’une maîtresse : apparition, donc périodique de ces deux personnages qui n’ont guère plus d’épaisseur que l’artiste. Houellebecq fait en fin de seconde partie la preuve de son talent d’écrivain : il réussit le tour de force de mêler les deux domaines en faisant réciter au père un exposé sur ses conceptions architecturales. Il est fort, ce Houellebecq. La troisième partie, qui arrive comme une construction correcte dans un discours de Sarkozy, présente une enquête policière dont on aimerait croire que l’auteur l’a délibérément bâclée pour se moquer de son éditeur qui le tannait pour terminer dans les délais: un avatar de Maigret (âgé, sans illusion et sans enfant, paternaliste avec ses inspecteurs, affublé d’une femme cordon bleu, tout y est ou presque) y côtoie une sorte de serial killer échappé d’un thriller de troisième catégorie collectionnant les insectes exotiques et de préférence inconnus et découpant ses victimes au laser. Ce Mengele bronzé et niçois est identifié grâce à Jed Martin, ce qui semble suffire à l’auteur pour pouvoir justifier d’un minimum de cohérence par rapport à ce qui précède.À côté du monde de l’art, on trouve celui des people et des happy few : on croise donc Houellebecq (qui se met lui-même en scène avant de s’assassiner dans des circonstances qui ne peuvent être, là aussi, que volontairement bâclées, on dirait des fonds de tiroirs des Experts tournés un jour de grève des scénaristes), des industriels en vue, Frédéric Beigbeder, et Jean-Pierre Pernaut dans un rôle de satrape gay bienveillant : la scène de la réception à son domicile est un des sommets du grotesque de la littérature contemporaine et mériterait d’être étudiée dans les écoles : le poncif y pullule comme les reprises pronominales dans un discours de François Hollande.Le style, c’est d’avoir quelque chose à dire. Le problème de Houellebecq, c’est qu’il ne choisit pas entre beaucoup de choses qu’il semble avoir à cœur de dire (cf ses interviews), chaque catégorie de, lecteurs pouvant trouver à boire et à manger dans ce roman, au détriment de la cohérence du texte (on observera d’ailleurs que Jed Martin termine sa carrière en faisant des montages, ce qu’est à l’évidence La carte et le Territoire). Demeure également la désagréable impression que l’auteur se paye la tête des lecteurs en recourant à des scènes outrancières et/ou bâclées, ou en utilisant ostensiblement l’italique pour bien signifier qu’il faut mettre à distance certains termes relevant de la doxa ou du discours dominant. Le contempteur de ce qu’est devenue la société occidentale trouvera son compte dans le roman, comme le lecteur de Closer, de Paris-Match, celui d’Auto Plus, de Perspectives économiques ou d’Harlequin. C’est ce qui rapproche Houellebecq de Coluche : les deux peuvent amuser/intéresser le beauf comme l’intellectuel. Au contraire d’un Desproges.Pour être honnête, le roman, entrepris il est vrai après quelques lecture éprouvantes, se parcourt sans déplaisir. Houellebecq n’écrit pas mal, et sa prose est facilement prévisible (on devine très souvent comment va se continuer ou se terminer une phrase, c’est reposant). Cet exercice de délassement un peu facile ne va pas sans un petit sentiment de culpabilité, mais on peut bien se laisser aller de temps en temps.En définitive, beaucoup de bruit pour rien.Jean Echenoz a également lu le roman: dans Envoyée spéciale, on retrouve Châtelus-Le-Marcheix, commune de la Creuse où s'est retiré Jed Martin, et qui semble être devenue the place to be de la littérature française contemporaine. Les mauvais esprits feront remarquer que sous la plume d'Echenoz, on y brasse beaucoup d'air, Constance étant retenue dans une éolienne.Merci qui ?
Je recommande à tous de lire de voyage calme dans la peau d'un artiste
Ce qui, au départ, ressemble à un roman traditionnel, prend rapidement des voies inhabituelles.Le héros rencontre l'auteur Houellebecq, l'auteur qui se décrit sans aucune complaisance, en donnant l'impression de cultiver ses faiblesses.Des développements précis portent sur des personnages publics contemporains.Bref, on est très loin du roman classique et l'auteur ne doit qu'à une certaine notoriété de pouvoir prendre de telles libertés.Néanmoins, cet ouvrage se lit plutôt agréablement.Une réserve de taille cependant ; l'auteur aurait pu éviter de faire une pub indécente pour la marque Audi, qui, dans le contexte du scandale qui l'affecte, avait besoin de ce soutien incongru pour redorer son blason.
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